Marche funèbre pour un poncho raté
Toi qui fût un beau projet, tout de LLama paré,
Cette idée que je porterai
A vécu.
Tu naquit à l'aube de cette nouvelle année,
Et dès les premiers rangs,
Déjà l'ennui me gagnait.
Tu grandis en révolte, tes poils agressant
Mon nez, salissant mon canapé et ternissant mon parquet.
Volontaire pourtant, je vis en ton adolescence une promesse de réconfort,
Et continuai à te tricoter encore.
Et puis vint cette dernière maille,
Ce petit brin de fil retenu sur l'aiguille,
Disait déjà ta mort prochaine ; et en refermant ma grille,
Je te destinai au bain chaud-froid, qui réduirait ta taille,
A cet horrible armure que tu devint alors.
Le premier enfilage, espoir toujours, révéla l'entière catastrophe :
Je crus un moment étouffer,
Puis vint la libération de la décapotable que l'on ouvre au premier redoux.
Horreur, consternation, est-ce vraiment moi qui l'ai fait ?
J'en viens à me demander : était-ce nécessaire, je doute de tout,
Je bute sur mes mots, j'en oublie mes strophes.
Tartan-pion vécut dix jours,
Qu'il retourne à l'anonymat à jamais !